
Par Carole Journo Sicsic, fondatrice et vice-présidente de LéHaïm Handicap
Le monde du handicap est un monde à part et inconnu si nous n’y sommes pas confrontés de près. Le grand public n’en connaît ni les conséquences ni les bonheurs.
En France, la sectorisation très stricte par département isole davantage les enfants, les adolescents, et encore plus les adultes en situation de handicap ; un jeune habitant le 93 ne pourrait accéder à un établissement dans le 75 même s’il y a de la place et inversement.
De plus, certaines personnes ont des pathologies nombreuses et ont donc plus de difficultés à trouver une place dans un établissement spécialisé. Ils se retrouvent voués à un isolement social forcé en restant au domicile des parents H24.
Certes, ils perçoivent une allocation d’adulte handicapé versé par la MDPH qui s’élève aujourd’hui à 926 €. Mais cette somme ne permet pas d’avoir un budget pour s’installer seul dans un appartement ou pour des vacances, pour sortir ou avoir une hygiène de vie convenable et une vie sociale.
Même si la loi de 2005 défend les droits des handicapés au travail et à l’inclusion, ce n’est pas la réalité du terrain. Elle annonce une inclusion des personnes en situation de handicap mais très peu peuvent être inclus dans les écoles publiques et très peu arrivent à trouver du travail. Cela peut s’avérer encore plus difficile quand le handicap est cognitif, mental ou invisible.
Et que dire lorsqu’un enfant est accueilli en école publique sans un accompagnement convenable et spécifique. Souvent à l’âge adulte, c’est la descente vers l’incompréhension, le sentiment de rejet et vers la dépression.
Notre association tente de répondre au moins en partie à ces problématiques.
Elle a pris le Paris de recevoir au sein de ses activités tout adulte en situation de handicap d’Île-de-France, certains venant même de province, quelle que soit leur origine ou religion.
- Avoir un handicap ne doit pas nous empêcher d’avoir envie de vivre.
- Notre mission est d’accompagner nos adultes adhérents à devenir plus autonomes moralement et physiquement.
LEHAÏM Handicap c’est accepter de vivre avec ses capacités et non ses incapacités.
C’est apprendre à éviter le rejet et l’isolement.
C’est choisir d’avoir une vie sociale.
C’est devenir autonome ou le moins dépendant possible.
C’est permettre à la société de porter un autre regard sur le handicap.
C’est réconcilier des parents avec leur enfant perçu comme un échec.
C’est mobiliser de jeunes bénévoles…